Dans son dernier rapport de référence, l’AIE projette l’évolution de la consommation mondiale d’énergie et constate que la limitation du réchauffement climatique sous la barre des 2°C est actuellement une utopie (1).
Dans un autre rapport détaillé, l’institution, plutôt conservatrice et peu habituée aux déclarations provocantes, s’appuie pourtant sur des tendances optimistes, notamment sur une très forte réduction de la consommation de charbon en Chine et en Inde (2). L’agence explique toutefois que « la transformation nécessaire pour avoir des chances raisonnables de rester en ligne avec l'objectif de 1,5°C est considérable ».
L’AIE a élaboré trois scenarii d’évolution de la consommation d’énergie et d’émission de gaz à effet de serre d’ici 2030. Le premier (« INDC ») intègre les engagements pris par les pays dans le cadre de l’Accord de Paris. Le plus probable donc dans la situation actuelle, ce scenario ne permet toutefois pas de réduire les émissions de GES.
Pour limiter à 2°C le réchauffement climatique global (scenario « 450 »), d’après l’agence, « il faudrait parvenir à ramener à zéro les émissions nettes entre 2040 et 2060 (même si des technologies d'émissions négatives peuvent être déployées à grande échelle), ce qui nécessite des réductions d’émissions de CO2 radicales à court terme dans le secteur énergétique, et la mobilisation de toutes les options technologiques, sociétales et réglementaires connues. »
Autrement dit, il existe un gouffre entre les promesses politiques de limiter le réchauffement global à 2°C et les engagements concrets pris par les États. Afin de suivre de respecter les engagements sur le climat, il faut donc dès maintenant courage politique et responsabilité individuelle.
Sources et références :
(1) « World Energy Outlook 2016 » de l’Agence internationale de l’énergie :
(2) « Energy, Climate Change & Environment – Insight 2016 » de l’Agence internationale de l’énergie :
